Le théâtre semble a priori un art sans mémoire puisqu’il vit d’instantanéité, chaque représentation étant par définition une première.
Tel qu’il s’est constitué cependant, dès le début, sur la scène grecque, il s’est rattaché à des histoires fondatrices (Guerre de Troie, légende des Labdacides, etc.) et il est apparu qu’au moins sous sa forme tragique, la pièce de théâtre portait le poids d’une lourde mémoire.
Ensuite, devenus des modèles, les dramaturges de l’Antiquité ont créé la mémoire du théâtre occidental, et, même quand il s’agissait de théâtre historique ou purement événementiel, il devenait presque impossible d’échapper aux schémas déjà constitués.
Il n’était pas question, pour les intervenants du colloque Théâtre et Mémoire, d’embrasser dans son ensemble la relation du théâtre à la mémoire, mais d’en apercevoir certaines implications, de jeter quelques lueurs sur un couple conflictuel.